Pour commémorer son célèbre peintre Zoran Music, la Slovénie va frapper deux pièces de collection qui sortiront le 12 février.
- Une de 30 euro en argent dont voici les caractérisitiques :
Masse: 15 g
Diamètre: 32 mm
Métal : Ag 925/1000
Tirage : 8.000 pièces
Prix d'émission : 40 euro
- Une de 100 euro en or :
Masse : 7 g
Diamètre : 24 mm
Métal : Au 900/1000
Tirage : 6.000 pièces
Prix d'émission : 180 euros
Voici les photos :
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Commentaire: Pièce de 30 et 100€ commémorant Zoran Music
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Zoran Music"
Ce ne sont pas les yeux qui travaillent mais ce qu'on porte en soi. Il faudrait pouvoir travailler les yeux fermés."
Zoran MusicZoran Music est né en 1909 à Gorizia en Dalmatie (ancienne Autriche-Hongrie, aujourd'hui pour partie en Italie et pour partie en Slovenie). Après, au début des années 30, des études à Maribor, puis aux Beaux Arts de Zagreb - où son professeur lui fit découvrir les oeuvres de George Grosz et d’Otto Dix -, il entreprend plusieurs voyages (Italie, Espagne, Paris). Au Prado à Madrid, où il s’installe un temps (1935-36), Music effectue des copies des tableaux de Goya, du Greco et de Vélasquez.
De 1936 à 1941, l’artiste se fixe à Curzola (Dalmatie), où il étudie les icônes et les fresques d’inspiration populaires. Sa première exposition personnelle a lieu en 1938. Music visite l’Autriche et la Pologne, puis se fixe à Venise (1942).
Accusé d'appartenir à la Résistance, il est arrêté à Venise et déporté à Dachau de 1943 à 1945 ; là, il réalise, au risque de sa vie, une centaine de dessins décrivant ce qu'il voit. Cette période de captivité et de souffrance déterminera toute son oeuvre à venir.
[Zoran Music, Schim Kunsthalle Franckfort, W. Spies et autres, Ed. Hatje, 1997] [Zoran Music, Nous ne sommes pas les derniers, R.M.N, 1995] [Music 1946-1972, catalogue, M.A.M. de la Ville de Paris, 1972]
De retour à Venise en 1945, malade, il reprend les motifs d'avant guerre des toiles presque abstraites inspirées de paysages et de scènes de sa région natale dans une gamme de couleurs brunes, ocres et orangées et commence une série d'autoportraits. Après des séjours à Venise et en Suisse, il s'installe à Paris en 1952, tout en conservant un atelier à Venise. Se suivent les cycles des « Terres dalmates » (1958), du « Motif végétal » (1972), des « Paysages rocheux » (1976), des « Paysages de Venise » (1980), des « Intérieurs de cathédrales » (1984). Si l’artiste est en quête de silence et de sérénité, il ne peut résister au souvenir obsédant de la déportation.
[Zoran Music, catalogue Galerie Claude Bernard, Paris, 1983] [Zoran Music, catalogue 8, Galerie Bordas, Venise, 2004] [Z. Music, Voir jusqu'au coeur des choses, S. Jaron, Ed. L'Echoppe, Paris, 2008]
Entre 1970 et 1975, Zoran Music reviendra sur le camp où il a séjourné. Il grave et peint alors une série intitulée "Nous ne sommes pas les derniers". Il y a un paradoxe entre la beauté, l’extrême sensibilité de la facture, et l’insoutenable que représente l’artiste.
En 1972, le Musée d'Art Moderne de la ville de Paris consacre la première grande rétrospective à Zoran Music. En 1995, il fait partie de la sélection française pour le centenaire de la Biennale de Venise, Biennale où l’artiste avait exposé une première fois en 1948. Il partage alors son temps entre Paris et Venise.
[Music, Rétrospective, collectif, Musée Jenisch, Ed. 5 Continents, Milan, 2003] Zoran Music, à l’âge de 96 ans, s’éteint à Venise en 2005. Proche de Schiele, de Kokoschka mais aussi de Goya, Zoran Music est l'héritier des peintres du corps douloureux et souffrant. C'est armé de toute la palette de ses instruments d’artiste qu'il a pu nous transmettre son témoignage.
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Commentaire: Zoran Music
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